Crédit immobilier : Est-ce la fin pour les investisseurs ?

Introduction :

Le marché immobilier a connu des ajustements majeurs ces dernières années, notamment avec l’introduction de nouvelles recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF). Ces règles, qui deviennent obligatoires à partir du 1er janvier 2022, ont semé des inquiétudes chez de nombreux investisseurs immobiliers. Dans cet article, nous allons clarifier les impacts de ces nouvelles directives sur l’octroi des crédits immobiliers, et vous donner les clés pour adapter votre stratégie d’investissement.

1. Le HCSF et ses recommandations : qu’est-ce que cela signifie ?

Le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) est chargé de surveiller les risques systémiques liés à la croissance du crédit immobilier. L’objectif de ces recommandations est d’éviter des situations de surendettement similaires à celles observées lors de la crise des subprimes aux États-Unis.

Les recommandations du HCSF incluent des limites sur le taux d’endettement et la durée des prêts. Elles sont appliquées par les banques depuis 2020, mais elles deviendront obligatoires à partir du 1er janvier 2022. Toute banque qui ne les respecterait pas s’exposerait à des sanctions.

2. Les nouvelles règles du crédit immobilier à partir de 2022

Parmi les principales recommandations du HCSF qui seront imposées aux banques, on retrouve :

a. Taux d’endettement limité à 35%

Le taux d’endettement d’un emprunteur ne doit pas dépasser 35% de ses revenus. Ce taux inclut toutes les charges de crédit, y compris les éventuels prêts immobiliers ou à la consommation.

b. Durée maximale des prêts fixée à 25 ans

La durée d’un crédit immobilier ne pourra excéder 25 ans. Une tolérance de 2 ans de différé est néanmoins accordée pour certains types de prêts, comme les constructions neuves ou les travaux importants.

c. Dérogation possible pour 20% des dossiers

Les banques peuvent accorder des dérogations sur un maximum de 20% des crédits qu’elles octroient. Ces dérogations concernent principalement les premiers achats immobiliers ou les projets particulièrement solides.

3. Impact sur les investisseurs immobiliers

Bien que ces règles deviennent obligatoires, elles étaient déjà appliquées de manière informelle par les banques depuis 2021. Voici les principaux impacts pour les investisseurs :

a. Apport personnel plus important

Les banques exigent désormais des apports personnels plus conséquents. Il est devenu rare de financer à 110%, c’est-à-dire en couvrant le prix d’achat, les frais de notaire et les travaux. Les investisseurs doivent souvent prévoir de couvrir les frais de notaire avec leur propre épargne.

b. Professionnalisation de l’investissement

En 2022, les banques seront de plus en plus attentives à la solidité des dossiers. Pour obtenir un financement, il est crucial de préparer un dossier complet avec un prévisionnel financier, des estimations de rentabilité, et une analyse détaillée des charges. Une bonne gestion de l’épargne et la mise en avant d’une stratégie maîtrisée rassureront les banques.

4. Comment continuer à investir en 2022 ?

Malgré ces nouvelles contraintes, l’investissement immobilier reste possible. Voici quelques recommandations pour optimiser vos chances d’obtenir un financement :

a. Soignez votre dossier bancaire

Un dossier de crédit solide est essentiel. Cela inclut la présentation de vos investissements, une analyse précise des loyers attendus, et un plan clair de la rentabilité. Pensez également à anticiper les risques et à montrer comment vous prévoyez de faire face aux aléas, comme des vacances locatives ou des impayés.

b. Constituez une épargne solide

Les banques attachent une grande importance à la capacité de l’emprunteur à faire face aux imprévus. Une épargne de précaution significative est un atout majeur pour obtenir un prêt, car elle démontre que vous pouvez continuer à rembourser en cas de baisse temporaire de vos revenus.

c. Explorez les structures d’investissement

Créer une structure juridique adaptée, comme une SCI (Société Civile Immobilière) ou une SAS (Société par Actions Simplifiée), peut offrir des avantages. En structurant vos investissements de manière professionnelle, vous pouvez parfois contourner certaines restrictions des recommandations du HCSF, tout en optimisant la fiscalité et la gestion.

Conclusion

Contrairement aux inquiétudes suscitées par les nouvelles directives, il n’y a pas de fin du crédit immobilier pour les investisseurs. Les règles du HCSF visent principalement à stabiliser le marché, mais les investisseurs peuvent continuer à obtenir des financements, à condition de soigner leur dossier et de montrer une gestion rigoureuse de leurs projets.

En tant qu’investisseur, il est essentiel d’adapter votre approche . Constituer une épargne solide, structurer vos projets et préparer un dossier complet sont les clés pour continuer à réussir dans l’immobilier locatif.


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