La transmission d’un cabinet dentaire ne se fait pas sur un coup de tête. Entre attachement personnel, enjeux financiers et organisation pratique, préparer ce passage de relais demande du temps et un brin de stratégie. Vous êtes dentiste ou professionnel libéral, vous vous demandez sûrement comment assurer une transition sereine pour votre cabinet ? Regardons ensemble ce qui peut vraiment faire la différence.
Pourquoi anticiper la transmission de son cabinet dentaire ?
Vous avez bâti votre cabinet patiemment, au fil des années. C’est votre histoire, votre quotidien. Alors, penser à passer la main, ce n’est pas rien. L’envie de tout gérer jusqu’au bout peut vous jouer des tours.
Faut-il s’attendre à des imprévus ? Oui. Mais sans préparation, vous risquez d’être pris de court, de perdre en valeur et surtout de ne pas maîtriser la suite.
On le sait, une transmission mal préparée, c’est souvent la porte ouverte à des casse-têtes : difficulté à trouver un repreneur fiable, baisse de confiance des patients, voire même des embrouilles juridiques ou fiscales. Autant éviter ça, non ?
Un timing à respecter
Le bon moment ? Il n’existe pas vraiment. Chaque situation est unique. Mais prévoir la transmission au moins deux ans à l’avance, c’est un classique qui tient la route. Cela laisse le temps de préparer la passation, d’accompagner le successeur, et de régler les questions administratives en douceur.
Et puis, cela vous donne aussi la liberté de choisir, au lieu de subir.
Le choix du repreneur : un pari sur l’avenir
Vous avez forcément en tête le profil idéal pour prendre la suite. Quelqu’un qui respecte vos valeurs, qui saura garder le lien avec vos patients. Ce choix est loin d’être anodin. L’avenir du cabinet en dépend. Et ce n’est pas qu’une question de compétences techniques.
Un jeune collègue dynamique ? Parfait, surtout si vous envisagez une collaboration progressive. C’est souvent ce que je recommande : un temps de passation où vous restez présent, pour rassurer tout le monde.
Structurer son cabinet pour une transmission fluide
La forme juridique de votre cabinet joue un rôle majeur dans la transmission. Pas besoin de devenir expert en droit des sociétés, mais comprendre les bases permet d’éviter bien des pièges.
La SEL, un levier intelligent
En optant pour une SEL (société d’exercice libéral), vous créez une structure qui facilite la cession. Le repreneur peut y entrer par étapes, ce qui permet une montée en charge progressive.
C’est moins brutal, plus fluide, et plus rassurant, aussi bien pour lui que pour vos patients ou votre équipe.
Autre avantage : la fiscalité. En tant qu’associé d’une SEL, vous pouvez bénéficier du régime dit « mère-fille », qui limite l’imposition sur les dividendes reçus. De quoi optimiser vos revenus, notamment en prévision de votre retraite.
La SPFPL, pour aller plus loin
La SPFPL (société de participations financières de professions libérales), souvent méconnue, peut pourtant être un vrai plus. Elle permet à un praticien de détenir des parts dans plusieurs structures (dont sa propre SEL), tout en bénéficiant d’une fiscalité plus souple sur la transmission.
Ce montage est plus sophistiqué, certes. Mais il peut réduire les plus-values imposables en cas de cession. Si vous travaillez déjà via une SEL unipersonnelle, la combinaison avec une SPFPL mérite d’être étudiée avec votre expert-comptable.
Les erreurs à éviter pour une transmission réussie
Même les praticiens les plus prévoyants peuvent tomber dans certains pièges. En voici quelques-uns à garder en tête :
- Attendre le dernier moment : en agissant dans l’urgence, vous limitez vos options et affaiblissez votre pouvoir de négociation.
- Surestimer la valeur de son cabinet : l’affectif peut fausser l’évaluation. Un œil extérieur est indispensable.
- Négliger la communication interne : une équipe mise devant le fait accompli peut se démotiver… ou partir.
- Imposer son rythme au successeur : la confiance se construit. Laisser de la place, c’est aussi transmettre autrement.
Ces erreurs sont fréquentes. Mais elles sont évitables avec un peu de recul et les bons conseils.
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Quelques conseils pratiques pour ne rien laisser au hasard
Passer la main, ce n’est pas juste signer des papiers. Voici quelques astuces qui vous aideront à garder la main sur cette étape délicate :
- Impliquer votre équipe : un personnel bien préparé facilite la continuité des soins et rassure la patientèle.
- Soigner la communication : informez vos patients au bon moment, sans brusquerie, pour éviter les départs surprises.
- Évaluer le cabinet : faites appel à un expert pour fixer un prix juste, évitant ainsi les négociations interminables.
- Anticiper la fiscalité : consultez un fiscaliste pour réduire l’impact des plus-values de cession.
Et le numérique dans tout ça ?
On en parle peu, mais la gestion numérique d’un cabinet joue un rôle de plus en plus central. Un logiciel de gestion bien tenu, un historique patient propre, une comptabilité à jour… tous ces éléments valorisent votre structure.
Un cabinet bien digitalisé inspire confiance au repreneur. C’est un gage de continuité et d’efficacité. Pensez-y comme à une carte de visite invisible, mais redoutablement parlante.
Pour conclure sans conclure
La transmission d’un cabinet dentaire demande du bon sens, de l’anticipation et une bonne dose de pragmatisme. Vous n’êtes pas seul face à cette étape, mais il faut s’y prendre avec méthode. Et si vous commenciez à y réfléchir dès aujourd’hui ?
Après tout, garder le contrôle sur cette transition, ce n’est pas un luxe. C’est une manière de protéger ce que vous avez construit, avec patience et passion.